Quand le Bâtiment va, tout va ! En France, en effet, le secteur du BTP reste un excellent baromètre pour mesurer la santé économique du pays. Après presque deux ans de crise, et en cette fin d’année, l’heure est aux chiffres. Est-ce que l’activité du bâtiment se porte bien ? Quelques éléments de réponses.
Commençons par le B de l’acronyme. Et le bilan tombe à point nommé puisque ce matin, Olivier Salleron, président de la FFB se livrait à l’exercice de la conférence de presse pour annoncer les résultats de l’année. Un premier chiffre d’abord : en 2021, le volume d’activité a été « inférieur de 5% à son niveau de 2019 ». Plus en détail, il ressort que si le logement neuf a représenté 390 000 unités, le non résidentiel neuf, lui, « reste en crise ». Bonne nouvelle toutefois : le marché de l’amélioration entretien a « mieux résisté mieux grâce à la rénovation énergétique du logement dopé par le redéploiement du dispositif ma Prime Rénov ».
Le secteur recrute !
Paradoxalement et malgré l’intensification des difficultés de recrutement le bâtiment a continué « de créer massivement de l’emploi avec près avec près 60 000 postes sur l’ensemble de l’année 2021 ». Pour Thierry Salleron, cela s’explique « d’une part par des carnets de commandes très bien garnis et d’autre part, une perte de productivité liée à la crise sanitaire et aux difficultés de l’approvisionnement en matériaux.
2022 : quelles perspectives ?
Selon le président de la FFB, « en 2022, l’activité du bâtiment connaîtra une hausse de 4,3% permettant au secteur de quasiment renoué avec le niveau d’activité sans crise. » En termes de logements neufs, la dynamique de l’individuel devrait en booster la progression annoncée. « Au global 398 000 logements seront commencés en 2022 ». Un bémol quand même : la baisse des autorisations de mises en marché à prévoir devrait peser sur l’activité 2023 du fait des surcoûts induits par l’arrivée de la RE 2020. Enfin, côté rénovation, la Fédération Française du Bâtiment annonce une progression de 2,7%, l’année prochaine pour retrouver son niveau d’avant crise. La rénovation énergétique continuera donc de créer de l’emploi à hauteur de 25 000 postes supplémentaires en 2022.
Côté Travaux Publics…
Pour le secteur des Travaux Publics, le bilan reste plus mitigé. 2021 ne s’achève pas sous les meilleurs augures après, déjà, un troisième trimestre en net repli. Un phénomène qui s’explique notamment par la faiblesse des prises de commandes, et plus particulièrement, publiques. Et cette situation dégradée devrait perdurer dans les prochains mois… Pour l’heure, est annoncé un volume d’appels d’offres sur les marchés publics en retrait de -20%. La commande des communes ne redémarre pas avec des volumes d’appels d’offres en chute de plus de -30% sur les quatre derniers mois par rapport aux niveaux d’avant crise. Pour les TP, et selon la FNTP, le secteur, de façon générale, devrait afficher une baisse globale d’environ 3% par rapport à 2019.
Un point sur l’emploi
Si en cette fin d’année, l’emploi permanent semble se stabiliser, l’intérim reste toujours pénalisé. Les effectifs ouvriers permanents demeurent en hausse de +1,8% et de +3,6% en comparaison de 2020 et de 2019. L’intérim affiche, de son côté, un volume d’heures travaillées en baisse de 10% par rapport à l’an dernier.