Après la crise sanitaire, démarrée en janvier 2020, la guerre en Ukraine est venue ternir 2022. Pour autant, selon la Fédération Française du Bâtiment (FFB), l’année qui s’est écoulée n’aura pas été si mauvaise pour le secteur… Explications.
Une année 2022 qui maintient le cap
Ainsi, en 2022, l’activité du bâtiment a connu une croissance de 3,7% en volume. Trois grands marchés ont participé à ce mouvement : le logement neuf (+5,1 %) du fait d’une bonne dynamique des mises en chantier sur 2021 et 2022 (environ 400 000 par an), l’activité en non résidentiel neuf (+6,6 %) et l’amélioration de l’entretien (+2,1 %).
Côté emploi, même constat plutôt positif avec la création nette de 15 000 postes (salariés et intérimaires en équivalent-emplois à temps plein). Malgré l’inflation, le secteur a donc tenu bon ! Un bilan positif mais qui n’annihile pas pour autant les tensions qui persistent quant à la crise des matériaux et au marché de l’énergie qui mettent en danger la trésorerie des entreprises.
Une année 2023 plus sombre ?
Pour 2023, la Fédération Française du Bâtiment laisse entrevoir des perspectives un peu moins optimistes avec une croissance en net recul : +0,7% seulement…
Selon les prévisions, l’année 2023 verra aussi le logement neuf entrer en crise (-2,6%). La faute à une forte baisse des mises en chantier (-10%, soit 360 000 unités…), à la suite de la chute des permis (-21,3 %) et de l’effondrement des ventes de 2022.
De même, le non résidentiel devrait fortement ralentir (+1,7%) eu égard à la détérioration du contexte économique et financier qui pèserait sur les surfaces autorisées (-0,8%). Seule l’activité en amélioration-entretien devrait rester bien orientée (+2%), tirée par une accélération (toutefois contenue) de la rénovation énergétique.
Des trésoreries en danger…
Côté emploi, si des créations nettes sont à prévoir au cours du premier semestre, reste qu’un décrochage risque de s’amorcer dès le second. Quant à la situation financière des entreprises, elle reste un vrai sujet d’inquiétude. La Fédération Française du Bâtiment, en effet, craint de voir les trésoreries continuer de se fragiliser, et les défaillances augmenter…
Il est à prévoir également que le tassement des prix des matériaux observé depuis l’été 2022 soit balayé par les effets de la crise de l’énergie en ce début d’année. Parmi les autres dépenses de fonctionnement qui inquiètent aussi : les salaires tandis que les problèmes de recrutement persistent. Aussi, toute la question est de savoir si en 2023, les entreprises du bâtiment pourront répercuter ces hausses de coûts dans leurs prix, alors même que les donneurs d’ordres subiront une diminution de leur revenu réel.